Une courge qui court est une drôle de chose.
Courir, c’est un mot bien étrange pour parler d’un fruit aussi lourd.
Mais la plante, elle, elle s’étire, elle s’allonge plutôt, à l’aide de ses vrilles, elle sautille de feuille en feuille, elle grimpe et dégringole le long des talus, elle s’étale par des allées des jardins. Ses fleurs sont très savoureuses et belles, elles claironnent le printemps.
Pourtant, il faut pas mal de courage à une courge pour partir en voyage : visiter un musée, jouer aux échecs sous les fontaines des Tours, traverser la Cour du triangle, s’épanouir sur la Place du Marché.
Une courge est ingénue comme un enfant, plantureuse et ronde comme une maman, pleine de mystère quand elle voit grand. Et à minuit, dans votre tête, elle pourrait devenir carrosse, à vos dépends.