… Le Ciel la Terre …
… Der Himmel sur auf Erden…
Dans le temps, sur la voûte des églises on peignait souvent le frmament : un bleu profond et des étoiles d’or. C’était le bleu outremer du lapis-lazuli qui venait de l’Afghanistan, c’était une couleur migrante (XII s) comme de nos jours les hommes. Avec elle on peignait traditionnellement le manteau de la Vierge. Aussi, le frmament était la méta- phore visible du Ciel. L’exemple le plus connu de ce frmament était la Chapelle Sixtine, avant que Michel-Ange y raconte la Genèse.
La voûte de l’Eglise de Sainte Régula a un entrelacs de nervures d’une très grande beauté. J’ai pensé, ingénu que je suis, qu’en plus de soutenir le plafond de l’église ces nervures soutenaient l’entier de la voûte céleste. Et en les dessinant sur le sol, comme dans un miroir, nous faisions descendre le ciel sur la terre.
Ce rêve d’artiste a besoin, cependant, d’un certain nombre de conditions, à savoir, que nous devons être plusieurs à le rêver, que nous devons être plusieurs à le construire, que, de la même façon que les nervures forment un entrelacs solidaire pour tenir le toit, nous devions à notre tour travailler dans le même esprit d’entraide, de lien, de réseau, de communauté.
Le feu est aussi le « bon crayon » pour dessiner cela, car le feu c’est d’une part la première technologie sociale de l’homo sapiens a apprivoisé et d’autre part, il incarne, encore que modestement, le feu qui habite dans les étoiles. Centaines de bougies pour des milliers d’étoiles.
L’Avent est attente, dans un monde où l’on veut tout tout de suite, l’Avent est silence dans un mode saturé de sollicitations, l’Avent est aussi laisser apparaître le merveilleux qui surgit en nous de la façon la plus inattendue.
… Der Himmel auf Erden …