Un phare, la nuit.
Lumière intermittente et régulière, comme la respiration de la nuit. Message codé lancé vers l’horizon jusqu’à ce que la courbure terrestre le rende invisible pour les marins. Souvent message inutile, qui tombe dans le vide comme dans l’oeil d’un borgne. Puis soudain, planche de salut, éclair fugace
dans les ténèbres, espoir dans la détresse.
L’humanité a survécu à tellement de choses juste parce qu’elle a trouvé au bon moment une piste, un point, un indice. Autour de ce point de lumière, de ce message obstiné adressé à l’inconnu, nous avons bâti une ville. Une lumière personnelle, différente de toutes. Nous avons affirmé : nous sommes là, pour vous, pour si vous avez besoin, dans la tempête, d’un brin de certitude. Pour vivre, nous avons besoin de lumière, des Lumières aussi, dans le sens d’un humanisme éclairé qui donne sens à ce que nous faisons. Et même si avec l’arrivée des GPS, le phare comme dispositif
sécuritaire cesse d’être primordial, il n’en gardera pas moins sa puissance métaphorique dans l’imaginaire collectif.
Et les bougies dans tout cela ? Cette petite flamme scintillante c’est la plus petite expression du feu, de cette lumière qui nous a accompagné dans la nuit de la préhistoire et qui nous a permis de devenir civilisés. Elle nous émeut, elle réveille en nous des souvenirs ataviques et nous met les sentiments à fleur de peau, elle préserve le lien. En outre, la bougie est également le symbole de l’anniversaire,
celui du 28 mars, de la «création» de la ville.
Une sculpture sociale, c’est une oeuvre d’art participative dans laquelle le lien social est l’élément le plus important. Entre tous, nous allons construire quelque chose de beau, de merveilleux. Nous allons réaliser des dessins de lumière avec l’aide de 50000 bougies et bâtir, pendant quelques heures, une ville merveilleuse. Ce sera le point de départ pour un nouveau siècle de lumière. Fiat lux, fiat urbs.