MAURICE L’ARDENT
7 – 10 décembre 2017

À l’origine une falaise imposante, un abri. À l’origine une falaise et de son ventre jaillit une source d’eu pure. À l’origine une falaise et à ses pied le fleuve majestueux. En aval, la falaise a été coupée par la rivière dessinant un étroit défilé, passage obligé et lieu stratégique à la fois. Présidant le tout : la Cime de l’Est, la borne étincelante.

Dans ce lieu puissant aussi marqué par la nature, dans ce lieu tellurique s’il en est, rien de plus normal qu’une communauté monastique s’installe, parmi les premières de la Suisse. De la petite chapelle primitive à la grande abbatiale, du palais au  Collège actuel, comme des arches par dessus le temps, un héritage précieux nous est offert.

L’arche survole le vide pour s’appuyer sur la prochaine colonne, enjambe des rivières et ravins, couvre des nefs, rythme les cloîtres. L’arche est une bonne métaphore pour montrer comment l’homme dépasse les difficultés de l’existence : bâtir d’abord des appuis solides, puis survoler la difficulté à la bonne distance, avec – si possible – une certaine élégance.

Maurice l’Ardent est arrivé jusqu’à nous comme une petite flamme, mille fois allumée, mille fois éteinte et rallumée, éphémère toujours, puissante chaque fois, surtout quand il y en a des milliers, un feu ardent par dessus le temps, une résistance têtue à l’adversité.

Le motif général de l’installation, réalisée chaque soir, avec des nuées des bougies sera un arc en plein cintre trilobé qui dessine un « m » minuscule, motif modeste qui va essaimer un peu partout  la vieille ville, cette ville-là qui est née à l’abri du monastère.

Courtesy ©Stéphane Constantin
Courtesy ©Stéphane Constantin
Courtesy © Stéphane Constantin
Courtesy © Stéphane Constantin
Courtesy ©Stéphane Constantin
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